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Après la Grèce, l’Espagne 
et le Portugal serrent à leur tour la vis

Perspective communiste

À Lisbonne comme à Madrid, les gouvernements socialistes ont annoncé ces derniers jours des mesures de « rigueur » additionnelles pour réduire les déficits publics

Après la Grèce, la péninsule Ibérique au régime sec. Complétant un premier plan d’austérité de 50 milliards d’euros, le chef du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, a présenté mercredi la cure additionnelle censée mettre un terme aux attaques spéculatives contre son pays. Pour ramener le déficit de 11,2 % du PIB en 2009 à 3 % en 2013, les dépenses publiques, a-t-il indiqué, seront encore réduites de 15 milliards d’euros en 2010 et 2011.

Première cible, la fonction publique, qui perdra 13 000 postes cette année. Outre ces suppressions, les salaires des fonctionnaires seront amputés de 5 % à partir de juin, puis gelés en 2011. L’État devrait aussi renoncer à des dépenses d’investissement.

L’addition, ensuite, est présentée aux retraités, dont les pensions ne seront plus revalorisées. Quant aux familles, elles devront faire une croix sur la prime de 2 500 euros versée à l’arrivée d’un nouveau-né. Des mesures antisociales qui feront d’autant plus mal que la quatrième économie de la zone euro souffre déjà d’un taux de chômage de 20 %. Si la Commission européenne a salué « des mesures tout à fait courageuses », la presse espagnole ne dissimule pas sa stupeur. « Zapatero sacrifie sa politique sociale », déplorait hier en une le quotidien El Pais, proche des socialistes.

En réaction, la Fédération de la fonction publique des commissions ouvrières (CC.OO.), la plus importante confédération du pays, appelait hier à des manifestations le 20 mai, affichant son intention d’aller vers une grève du secteur public. De son côté, l’UGT, la deuxième centrale, a avancé la date du 2 juin pour une journée de mobilisation des fonctionnaires.

Au Portugal, le nouveau plan d’austérité devrait prendre la forme d’un « choc fiscal », selon l’expression du quotidien économique Jornal de Negocios. « L’année prochaine, nous allons ramener le déficit à 4,6 % », contre 9,4 % en 2009, a insisté hier le premier ministre socialiste Jose Socrates. Pour atteindre cet objectif, Lisbonne entend compléter son plan de réduction des dépenses publiques par une pression fiscale accrue sur les ménages. Avec, entre autres, une hausse d’un point de la TVA, qui porterait le taux de cet injuste impôt à 21 %. La presse évoque également le projet d’un nouvel impôt sur les salaires. Les entreprises, promet Socrates, seront elles aussi mises à contribution par une taxe supplémentaire, mais seulement au-delà de deux millions d’euros de bénéfices et selon des modalités encore imprécises. « Ces mesures supplémentaires sont fondamentales (…) pour renforcer notre crédibilité sur les marchés internationaux » tente de justifier le premier ministre portugais.

L’argument ne convainc guère les organisations syndicales, qui appellent à de nouvelles mobilisations le 29 mai.

Rosa Moussaoui - L'Humanité


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